“Nous devons réaffirmer le leadership de la profession sur la facturation électronique. Et pour ce faire, il faut que Jefacture devienne l’outil central du projet facturation électronique porté par la profession. C’était ce qui avait été initié par la mandature ECF de 2020 à 2022. Il faut revenir sur ce sujet-là”, a développé hier Emmanuel Gauzy, président d’ECF, lors de l’ouverture du congrès de cette fédération à Juan-les-Pins. “Aujourd’hui, la plateforme Jefacture fonctionne mais on laisse la place à d’autres. [Nos institutions] préfèrent laisser au marché le soin d’être sur cette activité majeure”, a-t-il regretté. Rappelons qu’au 30 juillet 2024, il y avait près de 100 PDP immatriculées sous réserve.
Dans les faits, quel est l’engouement des experts-comptables pour Jefacture ? Présent lors de ce congrès d’ECF, Ecma, association satellite du Cnoec, a justement fourni quelques repères lors d’une conférence. “Jefacture a aujourd’hui 4000 cabinets inscrits mais 300 y sont réellement utilisateurs, c’est-à-dire qui l’ont déployé à plus de 10 clients et sur lesquels toutes les factures arrivent”, a livré Thomas Fialeix, chef des ventes Ecma.
Coïncidence de l’actualité, les premières factures conformes à la réforme circulent depuis quelques jours. “L’Annuaire [du portail public de facturation] est en production depuis ce week end. Nous venons de recevoir notre première facture fournisseur, en format Factur-X, transmise via notre PDP, comme prévu dans la réforme. Tout est branché, et ça marche”, apprécie Cyrille Sautereau, président du FNFE-MPE (forum national de la facture électronique et des marchés publics électroniques), sur Linkedin.
A un peu plus d’un an de la première échéance de la réforme de la facture électronique — celle du 1er septembre 2026 obligeant les entreprises (assujetties à la TVA) à recevoir les factures électroniques envoyées par les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (assujetties à la TVA) — de nombreuses questions pratiques se posent quant au choix de la PDP. Certaines sont particulièrement importantes pour les experts-comptables. Par exemple, comment gérer les factures des entreprises qui ne sont pas assujetties à la TVA ? Comment gérer les flux pour les clients – et il y en aura forcément – qui utiliseront une PDP différente de celle du cabinet ? Les experts-comptables vont également devoir convaincre les entreprises — au moins pour celles assujetties — d’utiliser une PDP. L’affaire n’est pas simple dans certaines situations. “Les clients qui facturent sous Excel ne veulent pas changer d’outil de facturation”, prévient un expert-comptable.
